Qualité [
modifier]
La guitare est un instrument fragile car constitué d'éléments dissemblables dans leur composition (bois, métal, nylon) auxquels on inflige des efforts physiques importants. Il suffit de songer à la
tension qui s'exerce sur les cordes quand elles vibrent, ou à ce que représente la
traction des cordes pour le manche (en accordage standard, la tension de chaque corde représente un poids d'environ cinq à quinze kilogrammes), ou encore les variations de température pour le bois de la caisse, sans compter les risques permanents de choc puisque l'instrument est par essence « nomade ». La guitare idéale est donc une combinaison équilibrée de tous ses composants dans le but d'atteindre une excellence acoustique qu'on espère voir s'améliorer avec le temps. C'est un travail de professionnel qui nécessite des connaissances dans le domaine acoustique et de la physique. Même les guitares produites « à la chaîne » par les grandes marques nécessitent ces connaissances.
Voici donc quelques critères à connaître pour apprécier longtemps une guitare.
- la qualité du son : pureté, résonance, tenue de la note jusqu'à la fin de la vibration des cordes (appelée le sustain), absence de son parasite. Cette qualité est donnée par la caisse de résonance (choix du bois et de la méthode d'assemblage), par les cordes, enfin par les micros dans le cas des guitares électrifiées. Pour ces dernières, il est recommandé de commencer par les essayer débranchées afin d'estimer indépendamment la qualité de la lutherie et de l'électronique ;
- la symétrie du manche. Le manche peut subir deux déformations principales : il vrille (il tourne légèrement sur son axe) ou il s'incurve (il devient courbe). Dans le premier cas, les cordes touchent le manche en faisant des bruits parasites ; dans le deuxième, la courbure éloigne les cordes du manche, il faut donc appuyer plus fort sur les cordes pour les bloquer. Des guitares neuves peuvent présenter ces défauts (problème d'entreposage ou faiblesse structurelle du manche) ;
- l’adéquation du manche à la morphologie du musicien : sa longueur, sa largeur, son épaisseur font qu'un manche pourra être agréable à certaines morphologies, selon la longueur des bras ou la souplesse des doigts, et un calvaire pour d'autres ;
- de même, le volume de la caisse ou le poids de la guitare sont des contraintes qui peuvent devenir gênantes ou douloureuses à l'usage.
La sonorité de certaines guitares évolue de manière notable dans le temps. Les plus sensibles à ces évolutions sont les guitares acoustiques, composés de bois fins et massifs qui, dans le cas de l'épicéa par exemple, peuvent se développer pendant leurs premières années d'utilisation. Dans ce cas, le son aura tendance à devenir plus flatteur et plus puissant. Ce n'est pas le cas des guitares économiques faites de bois contreplaqués. Les guitares acoustiques sont aussi sensibles aux changements d'hygrométrie et de température.
Techniques de jeu [modifier]Article détaillé :
techniques de jeu pour guitare.
La guitare possède de très nombreuses techniques de jeu, adaptées aux différents types de guitare et aux différents styles de musique interprétés. Les techniques de jeu sont également adaptées aux différents goûts et choix du musicien. Pour pincer les cordes, l'usage des doigts est naturel mais on utilise souvent un accessoire, le
plectre (ou
médiator), pour accentuer le claquant du son.
Accordage et accords de guitare [modifier]Du fait de la popularité de la guitare dans les pays anglo-saxons, la
notation « anglo-saxonne », qui identifie les notes par des lettres, est fréquemment utilisée à côté de la notation «latine».
Les guitares à 6 cordes sont généralement accordées (du grave à l'aigu) avec les
notes :
Accord EADGBE pour guitare.
- mi1 (E2)
- la1 (A2)
- ré2 (D3)
- sol2 (G3)
- si2 (B3)
- mi3 (E4)
Pour accorder une guitare, il existe plusieurs méthodes : utiliser un accordeur électronique qui reconnaît les fréquences des notes. Il est utilisé généralement pour sa facilité d'emploi. Ou utiliser une note de référence (souvent le la (A) de la 5
e corde) avec un
diapason par exemple. Ensuite il suffit d'accorder les autres cordes en fonction de cette première. Voici les écarts entre les cordes à vide avec un accordage standard EADGBE :
--> il suffit de bloquer la corde de "mi" en 5e case pour obtenir le "la" de la corde du dessous. En faisant vibrer les 2, on peut régler l'une sur le son de l'autre ; on peut répéter cette technique pour toutes les cordes.
- A→D : 5 demi-tons ; plaquer la corde de la en 5e case donne un ré
- D→G : 5 demi-tons ; la 5e case de la corde de ré donne un sol
- G→B : 4 demi-tons ; plaquer la corde de sol en 4e case pour obtenir un si
- B→E : 5 demi-tons ; la 5e case de la corde de si donne un mi.
La guitare s'écrit en
clé de sol, mais il s'agit d'une clé de sol à l'octave inférieure. C'est pourquoi, dans la notation moderne, on ajoute un petit « 8 » en dessous de cette clé pour signaler cette transposition. Le fait d'avoir choisi la clé de sol, sans doute pour des raisons de facilité eu égard à la popularité de l'instrument, fait que la guitare est un
instrument transpositeur (instrument dont la notation musicale ne correspond pas au son produit). Mais la guitare n'est un instrument transpositeur que parce que la clé de sol lui a été assignée. Dans l'absolu, il eût fallu choisir la clé d'
ut quatrième ligne, auquel cas la guitare n'aurait pas été transpositeur. Mais cette clé, moins connue et moins populaire, n'a probablement même pas été envisagée. Cette liberté dans le choix d'une clé fautive vient probablement du fait que la guitare, étant un instrument de volume assez faible, ne fait pas partie de l'orchestre symphonique et échappe ainsi aux contraintes de notation musicale propres à ce type d'orchestre.
Cependant, de nombreux artistes ont utilisé d'autres façons d'accorder, on citera par exemple
Keith Richard,
Frank Zappa,
Nick Drake,
Sonic Youth,
Jimmy Page (
Led Zeppelin) ou
Pierre Bensusan qui en ont fait leur spécialité. Parmi les autres manières d'accorder, il existe le « DADGAD » (cordes en ré la ré sol la ré, de la plus grave à la plus aiguë), utilisé en musiques celtique et country
[note 1]. L'intérêt de cet accord est d'une part de faciliter le jeu grâce à de plus petits écarts entre les doigts, et d'autre part, de fournir des « basses-bourdons » (surtout de ré, la tonalité la plus utilisée en musique irlandaise); en contrepartie, les changements de tonalité sont plus difficiles. Le DADGAD fait partie des façons d'accorder que l'on appelle
accord ouvert (
open tuning).
Accord DADGAD pour guitare.
Un autre intérêt de certains accordages alternatifs est que les cordes frottées à vide produisent un accord; il suffit alors de barrer une case pour obtenir le même accord plus aigu.
Le DADGAD et autres « accord ouvert » (
open tuning)
Accords
Les accords de guitare sont utilisés dans la musique d'accompagnement, soit pour donner le rythme par battement (frottement de plusieurs cordes simultanées en suivant un rythme régulier), soit pour enrichir la ligne mélodique en faisant des
arpèges (pincement régulier et consécutif des cordes).
Jouer un accord consiste à jouer simultanément trois notes ou plus. La description d'un accord revient donc à identifier pour les six cordes l'endroit où il faut placer les doigts et les cordes devant rester muettes. Sur une guitare, une même hauteur de note peut être obtenue de différentes manières, un même accord peut donc se réaliser de plusieurs façons (au moins trois ou quatre, au prix parfois de quelques extensions de doigts pouvant être douloureuses). Mais, de par la configuration de l'instrument, les accords parfaits sont le plus souvent joués en
drop, c’est-à-dire dans l'ordre fondamental :
quinte,
octave,
tierce, quinte et octave. Concernant les accords de
septième, celle-ci vient alors se substituer à la première octave. La
neuvième, elle, se substitue généralement à la seconde octave.
Bien souvent, les guitaristes apprennent les positions d'accords par cœur, en commençant par les plus faciles à réaliser et les plus fréquentes, dits « accords de base ». Il existe des recueils qui donnent, sous forme de diagramme, les différentes positions d'accord. Aucun ne peut prétendre à l'exhaustivité, mais comme pour tout instrument polyphonique, ces accords peuvent être retrouvés par l'interprète, grâce aux
règles définissant les accords de trois sons et plus. Apprendre par cœur nombre de positions d'accords est donc facultatif.
Sur les partitions, les accords sont soit présentés sous forme de diagramme, soit désignés par leur nom (voir
Accord). Pour parler simplement, l'accord porte le nom de la note
fondamentale (do, do#, ré, etc.), agrémenté d'un « m » minuscule s'il est mineur. On trouve parfois un chiffre à suivre, maj7 pour un accord de septième majeur, 7 pour un accord septième de dominante et un « + » pour un accord augmenté (« - » pour un accord diminué). Exemples d'accord :
- DoM : do majeur
- Mim : mi mineur
- LaM7 : la majeur septième = [ la do# mi sol# ]
- Sim7/5b : si mineur septième quinte bémol = [ si ré fa la ]
En notation anglo-saxonne, les exemples d'accords ci-dessus donneront :
- C pour l'accord de do majeur
- Em
- AM7 ou Amaj7
- Bm7/5b
D'autres notations existent, notamment celle qui consiste à écrire les accords mineurs avec une minuscule (Em -→ e), ce qui abrège encore l'écriture